no stress today nor tomorrow

Une brume epaisse recouvre la plaine du Terai au petit matin. Des silhouettes de bicyclettes chargees de marchandises apparaissent lentement et nous croisent avec d invariables grincements metalliques. Des femmes d une belle elegance portent une bassine brillante sur la tete et s en reviennent avec quelques kilos de terre humide pour colmater les trous de leur maison maintenant que la mousson est finie.
Les familles se reveillent doucement et sortent de leur abri en toit de chaume. La vie s installe dehors : etirements, brossage de dents. Nous nous faisons un malin plaisir a leur lancer de joyeux `Namaste !` alors qu ils ont la bouche encore pleine de dentifrice. Dans les villages ou les maisons sont en beton et qui connaissent le bonheur de la fee electricite, quelques postes de tele sont allumes des 6H00 le matin : ils proposent des programmes de gym douce sous fond bruyant de musique entetante.
A la meme heure, quelques dizaines de kilometres plus loin, dans la reserve naturelle de Bardia, la jungle se reveille. Les sifflements se multiplient, des papillons multicolores batifolent dans tous les sens. Une famille d elephants traverse la route sans faire de bruit.

Le jour se leve, la chaleur monte. La vie s etire au ralenti. Des zebus tirent des charettes au pas. Des vachers gardent leurs betes sous l ombre d un parapluie. Des paysans repetent les memes gestes depuis toujours et labourent le champ en dirigeant les buffles. Des petits groupes de femmes sont equipees d une faucille et vont pour couper de l herbe. Elles la ramenent dans des nacelles surchargees portees sur le dos et sanglees sur le front.
D autres ont la vie moins dure et sortent le carrom (billard indien) des 9H00. Des groupes de jeunes s agglutinent alors autour du plateau et se passionnent pour le jeu.

Apres la saison des pluies, de nombreux trous d eau sont encore plein : les enfants s equippent de cannes a peche de fortune et  s en reviennent en exhibant fierement leurs guirlandes de petits poissons.
Le soleil cogne dans l apres-midi. Dans les villages, les abris a l ombre sont tous occupes. Les conversations s animent, s etirent puis se fanent. Le temps semble s etre arrete. Seules quelques silhouettes se faufilent encore entre les rizieres.
Le soleil se couche tot en soiree, le linge multicolore eparpille sur le sol est ramasse. Les feux de bois sont allumes pour cuire riz et soupe de lentilles. Lampes et bougies s eteignent petit a petit pour laisser place a une nuit paisible.

Les kilometres defilent vite dans la plaine. Arrives a Butwal, notre route bifurque vers le nord et les montagnes qui bordent l Himalaya. Des femmes sont en pleine seance de meditation et relaxation face aux sommets. Nous on est en pleine preparation psychologique des centaines de metres de denivelle positif qui nous attendent les prochains jours !

Les paysages changent, la jungle se dresse a flanc de montagne, le camaieu des rizieres se dessine en terrasses, les bambous deviennent geants et servent de balancoires aux plus jeunes.
De nombreuses fontaines bordent la route. Apres y avoir fait leur toilette matinale et la lessive, les femmes ramenent de l eau a la maison dans de gros pots en laiton.
La route deroule virages et montagnes russes a profusion. Les joyeux `Bye, bye !` lances par les enfants caches derriere les bananiers nous font oublier l espace de quelques instants la sueur qui degouline sur le visage.
Enfin l horizon se degage sur les pics blancs de l Himalaya qui crevent majestueusement le ciel. C est haut. C est impressionnant. C est puissant.

La fete religieuse de Dossain se prepare pour les hindous. De nombreux buffles, chevres et poulets sont tues pour l occasion. La viande est etalee et depecee sur le bord de la route. Le sang et le cerveau des buffles sont offerts aux divinites hindoues. Hommes et femmes composent de jolis plateaux de fleurs et fruits et vont les porter dans de nombreux petits temples. Des grains de riz colores en rouge sont souvent colles sur leur front. Le bonheur et la joie d accomplir ce rituel se lisent sur leur visage.

L arrivee a velo dans le centre de Katmandou est d une belle intensite. Nous perdons  dabord notre chemin et nous retrouvons dans de toutes petites ruelles bordees de maisons centenaires, aux fenetres sculptees dans le bois. Des petits temples se dressent dans tous les coins de rue, des petits marches colores de fruits et legumes s installent sur fond de briques rouges. Et puis apres avoir demande notre route, nous debouchons en plein sur Durbar square, un ensemble de temples d une grande beaute. Cela nous coupe le souffle et promet de belles journees dans la capitale !

5 commentaires à propos de “no stress today nor tomorrow”

  1. Hello !

    Contents de vous voir bien arrives a Katmandou. Vous devez meme etre loin a l’heure qu’il est. De notre cote nous venons de rentrer de nos 3 semaines de treks et sommes retournes a la Everest steak house en pensant bien a vous.

    A Plus et bonne route !

  2. Coucou
    Quel temps il fait en ce moment ?
    Est-ce fatiguant de faire du vélo tout le temps ?

  3. Salut!
    On avait dĂ©jĂ  regarder votre site et on avait envi de le revoir!Nous sommes en train de suivre vĂ´tre parcour autour du monde. Nous avons envi de dĂ©couvrir ce que vous ĂŞtes en train de vivre.Nous vous suivrons jusqu’Ă  la fin de votre extraordinaire voyage autour de la terre!!!!

    margaux et emma
    de 6Ă© c

  4. Dsl, cela faisait longtemps que je n’avait pas suivi votre périple. C’est formidable, VRAIMENT !!!

    Bonne route Ă  tous les deux.

  5. La lecture ne nous en dit sĂ»rement pas le dixième j’imagine… bravo bravo de votre esprit aventurier çà donne confiance Ă  d’autres gros bisous AMM

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