Du vide pour attirer le plein

Vide de sens, c’est ainsi que nous est apparu le Laos au dĂ©but. Il faut dire que l’histoire a plutĂ´t mal commencĂ©e au poste-frontière ou le garde rackette systĂ©matiquement les nombreux touristes qui passent par lĂ … `just to fuc.ing you` qu’il nous dit devant notre refus de payer…

Les quelques kilomètres qui suivent nous projettent dans un autre monde après le Cambodge : ou sont passĂ©s les gens qui sourient si facilement ? On croise des laotiens qui baissent les yeux quand on arrive, pas envie de rĂ©pondre Ă  nos saluts. Heureusement que les plus jeunes nous font toujours des coucous accompagnes de l’habituel `Sabadie !`… Mais bon, on les comprend aussi, des cyclos ils en voient passer des tas tous les jours, par ici.

Côté parcours, c’est la continuité du Cambodge au tout début : nous longeons le Mékong sur des pistes terreuses, fleuve large et majestueux, d’un beau bleu sous le soleil. Borde de sable blanc ou de cultures maraichères, barques de pêcheurs qui chantent en relevant leurs filets, buffles les pieds dans l’eau au soleil levant. Micro en main, les yeux perdus dans le vert des rizières, baffles puissantes sur le côté, un laotien se fait son karaoké en solitaire des 9H00 du matin.

Quand notre route quitte le Mékong, c’est de nouveau le vide : faible densité de population, champs non-cultives par manque d’irrigation possible, paysages tristes et monotones, il n’y a qu’à rouler et `manger` les kilomètres. Finalement l’ennui a raison de nous et  nous grattons du terrain en bus sur 400 km jusqu’à Vientiane.

Les montagnes sont a l’horizon, l’histoire va enfin pouvoir commencer !

Au petit matin, les villages sont noyés dans la brume. Maisons de paille et tressées de bambou. Odeurs de feux de bois, les montagnards se retrouvent en petits groupes autour d’une marmite de soupe. Les femmes se parent de jupes de soie brodées aux mollets pour aller aux champs, des sacs fabriques en toile de sacs de riz sangles sur le front.

Après quatre jours de vĂ©lo a grimper les montagnes (ce qui n’est pourtant qu’un amuse-bouche vu ce qui nous attend les semaines Ă  venir !), Luang Prabang nous apparait comme un petit paradis. Ambiance paisible, petites terrasses avec jardins fleuris au bord du MĂ©kong retrouvĂ©, des dizaines de temples bouddhistes, plus ou moins vieux, avec des centaines de moines aux robes safran qui colorent la ville, et … et… la profusion de nourritures cĂ©lestes : pâtisseries françaises, viennoiseries, baguettes de `comme chez nous`… On n’a rien laissĂ© passer !

Tous les jours, au petit matin, la tradition veut que les moines dĂ©filent dans la ville et se fassent offrir de la nourriture par des gens postes sur les trottoirs. Spectacle magique et colorĂ©… sauf que cela attire beaucoup trop de touristes et enlève le cotĂ© paisible et spirituel de la cĂ©rĂ©monie. Certains d’entre eux braquent leur appareil photo a 50 cm des moines ou d’autres achètent de la nourriture aux locaux puis s’installent sur les trottoirs pour l’offrir aux moines tout en se faisant photographier… Et devinez qui sont ces touristes pour la plupart ?!! Des chinois !! (Non, non, on ne leur en veut pas du tout !). Alors cette vieille tradition est tout simplement menacĂ©e d’être supprimĂ©e… Quand le touriste ne se contrĂ´le plus…

Toujours plus au nord, les virages continuent et nous mènent dans des contrĂ©es plus Ă©loignĂ©es, aux confins de la Birmanie et de la Chine. Muang Sing. Territoire peuple de nombreux groupes ethniques; il y a les Akhas, les Hmongs, les Lolos, les Yaos… Les femmes se distinguent par des coiffes, des bijoux et des habits diffĂ©rents. Au marche du matin, elles viennent a pied depuis leur village dans la montagne, chargĂ©es de leurs produits a vendre sur le dos. DĂ©lestĂ©es, elles repartent vers 9H00 après s’être enfile quelques gorgĂ©es de lao-lao, l’alcool fort du pays. Fascinant, c’est notre coup de cĹ“ur au Laos !

On serait bien restĂ©s plus longtemps, mais il faut penser Ă  s’arracher : notre visa se termine. Encore quelques coups de pĂ©dales dans les montagnes, direction le nord-ouest du pays : une piste pentue et peu frĂ©quentĂ©e mène au Vietnam, Ă  Dien Bien Phu…

1 commentaire à propos de “Du vide pour attirer le plein”

  1. Hello! Je suis contente que finalement vous ayez apprecie le Laos… De mon cote j’avais trouve le Nord et la region des 4000 iles magiques!
    J’ai bien pense a vous sur la cote cambodgienne, ou j’ai fait une orgie de crustaces! Hum, les crevettes a l’ail de Brise de Kep!!!
    Bonne continuation! Axelle

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