Into the wild
- on 07.17.11
- Mongolie
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Brute, sauvage. Des paysages vierges. Une immensité ourlée de silence.
Seuls, perchés sur nos montures métalliques, notre route serpente dans la steppe odorante et se perd dans l’azur lointain. Un rapace nous guette du haut d’un poteau électrique. Une borne kilométrique échappée du temps nous rappelle qu’on est bien dans la bonne direction. Le ronronnement lointain d’un moteur brise agréablement notre solitude dans la promesse d’une poignée de coucous et de sourires.
Au d’tour d’virage, derrière une colline paée de fleurs sauvages, coule de l’eau. Des troupeaux de chevaux semi-sauvages se gavent de l’été. Des bergers à moto coupent à travers champ pour rassembler leurs troupeaux de vaches et de moutons. Des gamins aux yeux rieurs connaissent leur bonheur et galopent à tout va sur leurs petits chevaux. Des yourtes fument comme des petites marmites posées sur l’herbe verte. On nous invite parfois à y boire un thé au lait salé accompagné de fromage sec. Alimentées par l’énergie solaire, télé et chaîne hi-fi trônent comme une fierté sur un petit meuble joliment décoré. Un saut rempli de yaourt frais traîne dans un coin.
Le temps coule lentement, les nuages noirs se bousculent dans le ciel. Trempés de la tête aux pieds, nous montons la tente tôt dans la journée; un cavalier à l’air malicieux nous observe sans en perdre une miette, il se moque de la pluie. La piste terreuse se gorge d’eau et de gadoue. Quelques dizaines de kilometres plus loin, elle laisse place tantôt à de longues distances sablonneuses, tantôt à de la tôle ondulée ou encore à de belles portions caillouteuses. En equilibre instable sur les vélos, nous pestons contre ce terrain difficile, couplé avec un climat exceptionnellement froid et pluvieux en cette saison.
Enfin, au bout de 100 ou 200 kilomètres, se dessine au loin le contour d’un hameau aux toits colorés. Les yeux rivés sur le village, comme hypnotisés, on se met à rêver de nourritures les plus folles : y aura-t-il des pommes ? Du salami ? Des yaourts ??!!
Dans la rue centrale, poussiéreuse et dépeuplée, quelques epiceries et restos. Nous scrutons avec soin les étagères noyées sous les gâteaux, sucreries et la vodka. Soudain une étincelle : regarde, ils ont des bocaux de carottes râpées !! Au resto d’à côté, il n’y a pas trop le choix, à part manger un plat moutonnesque dans ce coin du bout du monde.
Apres 1000 km de piste mongole, nous arrivons a Tsetserleg, épuisés. Dormir, manger, dormir, manger… Apercevoir des lutteurs mongols imiter un aigle mythique avant le combat, ou une femme au marché en tenant dans chaque main, par les oreilles, une tête de cheval encore sanglante… Puis retourner dormir et manger avant d’attaquer la dernière ligne droite du voyage jusqu’à Oulan-Bator : du soleil et de l’asphalte sur 500 km, fastoche !!
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