Portraits

portrait jeimoor

Entre Tbilissi et Gori, Géorgie, 2008.

 C’est l’heure du midi. Au milieu des pâturages et des champs de blé, Jeimoor prend sa pause déjeuner à l’ombre du seul arbre alentours. Ses vaches sont un peu plus loin, en quête d’ombre elles aussi.
Il sort de sa besace du pain, du fromage, du katchapuri (pain au fromage), des tomates, des oignons et du miel. La bonté et l’intelligence se lisent sur son visage jovial. La main sur le cœur, il regrette de ne pas avoir de mots en commun avec nous pour pouvoir échanger.
Alors il tique plusieurs fois dans son cou jusqu’à ce que nous comprenions le message : il veut trinquer ! Il envoie chez lui un cavalier qui passait à côté. Celui-ci revient un quart d’heure plus tard avec une bouteille en plastique de 2,5 litres. C’est du vin « natoural », fait maison. Les géorgiens sont comme ça : les vignes poussent dans chaque jardin et chacun fait son vin, avec plus ou moins de bonheur. Celui de Jeimoor n’est pas mauvais, il a un goût à mi-chemin entre la bière et le cidre.
Dans cette zone plutôt déserte, d’autres gars arrivent. Ils s’occupent de terminer la bouteille de vin avant d’en sortir une autre de leur tracteur, de la vodka.
Le soleil cogne, il n’y a rien d’autre à faire, une fois les bouteilles terminées, qu’un petit somme à l’ombre du seul arbre alentours.

aicha portrait

 Frontière ouzbèke, Kirghizistan, 2003

Aïcha vit au Kirghizistan, dans une région proche de la vallée du Ferghana (Ouzbékistan).
Visage jovial, rires et sourires en permanence au bord des lèvres ne trompent pourtant pas : elle a mal aux genoux et au dos dès qu’elle se lève.
On est au mois de septembre, la récolte du coton bat son plein. Avant, au temps de l’Union soviétique, c’étaient les machines qui faisaient le travail. Mais depuis l’indépendance du Kirghizistan, les machines sont tombées en panne, n’ont pas été réparées, ont été abandonnées. La récolte se fait aujourd’hui à la main.
Aïcha travaille huit heures par jour pour récolter 60 kg de coton : cela lui rapport 1,2 €. Deux de ses enfants vont aux champs avec elle : Gulmina, 9 ans et Boston, 10 ans. A eux deux, ils récoltent autant que leur mère.
Le soir, quand elle rentre, elle cuisine du plov (riz accompagné de carottes et d’un peu de viande) et fait du pain. Elle se plaint de son mari qui ne travaille pas beaucoup, mais son sourire explose de nouveau quand elle raconte qu’il lui fait des massages !
Elle attend avec impatience l’automne : quand le coton est fini d’être récolté, elle a beaucoup d’argent et passe ses journées à flâner et à faire du shopping au bazar. Elle achète alors quelques étoffes pour se coudre une ou deux robes.

Voici quelques portraits :

  

3 commentaires à propos de “Portraits”

  1. superbes photos !

  2. Bonjour a vous, et bonne chance pour la fin du grand parcours
    On est en 6C

  3. bonne route a vous deux gael et caroline

    laura quattrin 5E

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